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La délégation ottomane (L’Echo de Paris 13 juin 1919)

La délégation qui vient de défendre les intérêts de la Turquie devant la conférence de la Paix est arrivée hier matin à la gare de Lyon. Ils sont restés dans leur wagon et ont été directement conduits à Vaucresson par le chemin de fer.

La délégation, composée du grand vizir Damad Ferid Pacha, Tewfik Bey ministre des Finances, Riza Tewfik ancien ministre actuellement président du conseil d’Etat, de Rechid Halis ministre de Turquie à Berne, s’était embarquée le 6 juin 1919 sur le cuirassé « Démocratie ».

Un officier et des secrétaires accompagnaient les délégués, qui, arrivés le 11 juin à Toulon, firent le vendredi 13 dans la matinée une entrée sans faste dans une villa de Vaucresson.

« La « Vaucrossonniére » avec ses tourelles, sa loggia et ses verrières veut avoir l’air d’une gentilhommière. C’est une pièce montée par un architecte-pâtissier qui ne manque pas de goût. Cependant la blancheur un peu crue du bâtiment leur rappellera les murs éclatants de leurs demeures et ils auront pour égayer leurs regards des massifs et des toits de roses qui feront défiler devant eux dans la poésie de nos soirs d’été leurs jardins de Galata et de Stamboul »

Aucune réception n’a été préparée à l’arrivée de la délégation ottomane à la gare de Lyon et le journaliste du Petit Parisien se moque de la villa construite par l’architecte-pâtissier, mise à la disposition de la délégation.

Aussi il n’est pas étonnant que quelques jours plus tard une résidence plus vaste leur fut assignée, le château de Monteclin à Jouy en Josas.

Le 17 juin, la délégation ottomane a été reçue au quai d’Orsay.

Arrivée du grand vizir à Vaucresson

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La villa mise à la disposition de la délégation.

Le traité de Sèvres du 10 août 1920 bien que signé par le sultan Mehmed VI ne sera jamais ratifié ni appliqué. Ce traité dépèce la Turquie ottomane, la Grèce s’approprie la côte égéenne peuplée de Grecs depuis l’antiquité. A l’Est, l’Arménie et le Kurdistan obtiennent le droit à l’indépendance.

La grande assemblée nationale réunie à Ankara le 23 avril 1920 qui a permis à Mustafa Kemal de prendre la tête du gouvernement, n’accepte pas les clauses du traité de Sèvres. Après une guerre victorieuse contre la Grèce, le traité de Lausanne du 24 juillet 1923 est nettement plus favorable pour la Turquie.

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