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LES PLENIPOTENTIAIRES ALLEMANDS A VERSAILLES (1919)

Du 29 avril au 16 juin 1919, les plénipotentiaires allemands vont devoir faire face aux exigences des alliés. Le projet définitif de la ligue des Nations, tel qu’il doit être incorporé au traité de paix, avait été adopté le 28 avril par la conférence réunie à cet effet en séance plénière au quai d’Orsay.

Le 28 avril, arrive à la gare de Vaucresson, la délégation qui comprend 87 membres dont une trentaine de femmes.

Le 29 avril, ce n’est pas un train mais deux qui arrivent en gare de Vaucresson. Le premier train est celui des hauts plénipotentiaires, le comte Brockdorff-Rantzau et sa suite. Le second train, venant de Cologne, est celui des secrétaires, des domestiques et encore quelques dactylographes.

Dix-huit automobiles, quatre autobus, cinq camions, vont les conduire à Versailles.

La gare de Vaucresson, et les véhicules qui sont rangés devant la gare.

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Le commissaire Oudaille avec une canne, coiffé d’un chapeau melon et entouré par deux personnes attend l’arrivée des trains.

Le comte Brockdorff-Rantzau, chef de la délégation allemande, descend de son compartiment.

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Le chef de la délégation allemande, entouré à sa droite par le préfet de Seine et Oise, M. Claveil et à sa gauche par le baron von Lersner.

Des secrétaires attendent le moment de prendre un autobus

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Des bagages en attente d’un transport par camion qui n’évite pas le transport manuel à Versailles.

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De gauche à droite le colonel Lister de l’armée britannique, le colonel Henry de l’armée française, le commissaire Oudaille qui assurent la protection de la délégation allemande.

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Mesures prises pour faciliter cette protection, notamment lors de déplacements entre l’hôtel des réservoirs et le Trianon Palace.

Le commissaire Oudaille entouré de collaborateurs ou de membres de la délégation allemande.

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Le commissaire Oudaille a un échange animé en présence du baron von Lersner

Une écoute attentive du commissaire Oudaille aux propos de son interlocuteur.

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Le comte Brockdorff-Rantzau dans le parc de l’hôtel des Réservoirs devant une clôture qui n’a pas l’air de le réjouir et qui est peut-être à l’origine d’une demande faite à M. Oudaille de pouvoir librement circuler dans le parc.

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Le baron von Lersner en promenade à Versailles.

Le 8 mai, au Trianon-Palace a lieu la remise du traité de Paix, aux délégués allemands. A deux heures de l’après-midi, une section du 26° bataillon de chasseurs à pied défile et vient se ranger derrière l’hôtel. A deux heures quinze, une voiture apporte une cinquantaine d’exemplaires du Traité de Paix, que des poilus emportent. A deux heures vingt, on voit arriver M. Clemenceau, le maréchal Foch, et à deux heures cinquante, MM. Wilson et Lloyd George. A trois heures sept se présentent les voitures de la délégation allemande. A l’entrée du comte Brockdorff-Rantzau, les membres de la délégation alliée se lèvent.

M. Clemenceau, s’adresse aux plénipotentiaires allemands :

« Ce n’est ni le temps ni le lieu de prononcer des paroles superflues. Vous avez devant vous les plénipotentiaires des pays qui se sont unis pour supporter la guerre la plus dure qui leur a été imposée cruellement.

L’heure est venue des lourds règlements de comptes. Vous nous avez demandé la paix ; nous sommes en disposition de vous l’accorder. Vous allez recevoir le livre qui contient nos conditions de paix ; vous aurez toute facilité pour les examiner à loisir.

Mais cette seconde paix de Versailles a été trop chèrement achetée pour que nous n’ayons pas le droit d’exiger par tous les moyens en notre pouvoir les légitimes satisfactions qui nous sont dues ».

Le président informe les plénipotentiaires allemands qu’ils ont un délai de quinze jours pour remettre, en français et en anglais, leurs observations écrites sur l’ensemble du traité de Paix.

L’interprète allemand assis derrière M. Brockdorff- Rantzau se lève et traduit en français avec difficulté les paroles :

« Nous ne méconnaissons pas la grandeur de notre impuissance et l’étendue de notre défaite, nous savons que la puissance des armes allemandes est brisée, nous connaissons la puissance de la haine que nous rencontrons ici et nous avons entendu la demande pleine de passion que les vainqueurs nous feront payer comme vaincus et comme coupables. On nous demande de nous reconnaitre seuls coupables de la guerre ; une telle affirmation serait dans ma bouche un mensonge. Loin de nous la pensée de décliner notre responsabilité dans la guerre mondiale et dans la manière dont elle fut faite.

L’attitude de l’ancien gouvernement allemand au Congrès de la Haye, ses actions, ses omissions dans les journées tragiques de juillet ont contribué au malheur, mais nous contestons fermement que l’Allemagne, dont le peuple avait à se défendre, soit seule chargée de cette culpabilité. Personne de vous ne voudra prétendre que le malheur n’a commencé que quand l’Autriche-Hongrie fut victime d’une main assassine.

Dans les dernières cinquante années d’impérialisme, tous les Etats européens ont empoisonné la situation internationale. C’est la politique de la revanche, la politique de l’expansion et la négligence du droit des peuples qui ont contribué à la maladie de l’Europe, laquelle a eu sa crise dans la guerre.

La mobilisation russe enleva aux hommes politiques le moyen d’éviter que la solution du conflit ne fût pas livrée aux mains des militaires.

L’opinion publique dans tous les pays ennemis se plaint des atrocités que l’Allemagne a commises au cours de la guerre. Nous sommes prêts à avouer le tort que nous avons fait. Nous ne sommes pas venus ici pour amoindrir les responsabilités des hommes qui ont fait la guerre politiquement et économiquement, ni pour nier les crimes commis contre le droit des peuples. Nous répétons la déclaration faite au commencement de la guerre au Reichstag allemand. On a fait tort à la Belgique et nous voulons le réparer.

Mais aussi dans la manière de faire la guerre l’Allemagne n’a pas commis seule des fautes, chaque nation en a commis. Je ne veux pas répondre aux reproches par des reproches, mais si on nous demande de faire amende honorable, il ne faut pas oublier l’armistice. Six semaines se sont écoulées jusqu’à ce que nous ayons reçu, vos conditions d’armistice ; six mois se sont écoulés jusqu’à ce que nous ayons reçu vos conditions de paix.

Les crimes commis pendant la guerre ne sont pas excusables, mais ils se commettent au cours d’une lutte pour l’existence nationale, dans des heures de passion qui font la conscience des peuples moins sensible. Plusieurs centaines de mille de nos combattants qui sont morts depuis le 11 novembre des suites du blocus ont été tués avec préméditation »

Il poursuit en demandant :

Une enquête impartiale menée par une commission neutre devant laquelle seront appelées toutes les personnalités responsables de la guerre.

D’accepter les principes du président des Etats-Unis comme base de la paix (les quatorze propositions)

De créer une solidarité économique entre l’Allemagne et la France, pour éviter que « l’effondrement du peuple Allemand provoque une dévastation inguérissable de la vie économique de l’Europe ».

Il conclut : « Nous allons examiner le document que vous nous avez remis avec bonne volonté et avec l’espoir que nous tous pourront souscrire au résultat final de notre entrevue ».

M. Clemenceau dit alors « Il n’y a pas d’autres observations ». M. Brockdorff répond : « non » alors le président de la conférence réplique « la séance est levée »

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L’arrivée en automobile d’un participant à la réunion de remise du traité de Paix.

Les plénipotentiaires allemands écoutent le discours de M. Clemenceau au Trianon-Palace le 7 mai 1919 à l’ouverture de la séance. De gauche à droite à la table transversale du milieu et en partant du premier plan six membres de la délégation allemande, derrière cinq secrétaires de la délégation à droite de la photo la presse.

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M. Clemenceau quitte le Trianon-Palace.

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La presse et les chauffeurs attendent, au Trianon-Palace, la fin de la conférence.

Salon du Trianon- Palace où doit avoir lieu la remise du traité de Paix aux plénipotentiaires allemands.

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Le Trianon Palace

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A l’hôtel des Réservoirs, le salon où le 16 juin 1919 M. Dutasta a remis aux délégués allemands la réponse des alliés

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Le départ du personnel de la délégation allemande le 16 juin 1919 en autobus pour prendre le train à la gare de Noisy-le-Roi.

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