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VISITE DU PRESIDENT POINCARE EN BRETAGNE (du 30 mai au 1er juin 1914)

Le 30 mai, M. Poincaré a quitté Vitré, et une heure après s’est retrouvé à Fougères. Le président se rendit d’abord à l’hôtel de ville où le maire le reçut et lui adressa un excellent discours. Il répondit en louant la ville et en énumérant ses beautés avec une magnifique érudition. 

En sortant de la mairie, le président est allé à pied sur la place aux arbres. Cette place est un joli jardin d’où l’on découvre le plus beau panorama du monde. M. Oudaille, qui tire sa montre, s’impatiente. M. Poincaré remonte en voiture et se rend à l’hôpital. 

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Visite à Fougères 

Après un déjeuner dans le wagon et au bout de deux heures, arrivée à Antrain. 

L’accueil à la gare d’Antrain. Eugène Oudaille accompagne deux enfants qui vont saluer le chef de l’Etat.

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Le train présidentiel repart pour un arrêt de six minutes à Dol. Vingt minutes plus tard, M. Poincaré arrive à Saint-Malo. Le président reçoit à l’hôtel de ville les fonctionnaires. Le maire de Southampton est venu en sa qualité de membre d’une cour d’échevins avec son massier et sa robe écarlate. Le président passe l’après-midi à visiter la ville et ses environs. Peu avant, il s’embarque à la cale Solidor pour se rendre à Dinard.

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Visite à Dinard

Le président regagne Saint-Malo où il arrive à sept heures. Le soir un banquet est offert au chef de l’Etat par le conseil municipal et la chambre de commerce. 

Il quitte Saint-Malo à dix heures vingt, se dirigeant vers Saint-Brieuc. Le train présidentiel, dans lequel couchera M. Poincaré, doit stationner assez longuement dans la petite gare de Plancoët. 

 

Le 31 mai, le président est arrivé à neuf heures du matin à Saint-Brieuc. A la gare le cortège présidentiel gagne la préfecture. Les rues de la ville sont décorées le mieux du monde. Des guirlandes, des drapeaux partout. Sur les trottoirs, une foule nombreuse attend, impatiente, et acclame le président. A la mairie, après la présentation des autorités, le président rencontre dans la salle des fêtes, le barde Botrel venu pour le saluer. Après un court arrêt à l’hôpital civil et militaire, le président monte en automobile et se dirige vers le port légué qui est une fenêtre de Saint-Brieuc sur la mer. 

Un banquet lui est offert par la municipalité au lycée où il prononce un discours qui se termine par ces mots : 

« Ma visite m’aura procuré la plus grande satisfaction que je puisse éprouver. Elle m’aura montré l’attachement de vos compatriotes aux institutions républicaines et la fermeté de leur patriotisme. Vous avez tenu à me répéter publiquement que personne, parmi les bretons des côtes du nord, ne consentirait à laisser affaiblir l’armée ou compromettre la défense nationale. Je n'en attendais pas moins de votre clairvoyance. Ce n’est pas sur cette terre de marins et de soldats qu’on peut oublier les leçons du passé ; ce n'est pas la Bretagne qui ne sera jamais sourde à la voix de la France » 

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visite à Saint-Brieuc

Le banquet terminé, M. Poincaré se rend à la gare. Le président arrive à cinq heures à Rennes. Il monte dans la Daumont que conduisent des artilleurs. Et se rend à la préfecture. A sept heures et demie, M. Poincaré quitte la préfecture et gagne le palais de justice de Rennes où a lieu un banquet. Dans son discours il se félicite que la fête fédérale de gymnastique lui ait fourni, dès cette année, l’occasion d’une visite à la ville de Rennes. 

Le Figaro du 2 juin, publie une communication de l’agence Havas sur le discours du chef de l’Etat à Rennes, en se référant à la loi des trois ans de 1913 qui a porté la durée du service militaire de deux à trois ans. 

« Le président de la République prononce son important discours avec une fermeté et une autorité encore plus grande que de coutume. Lorsqu’il parle de la nécessité pour la France d’entretenir une armée nombreuse, à gros effectifs et bien entraînée, il regarde le ministre de la Guerre M. Noulens, assis à sa gauche, et le ministre de la Guerre approuve de la tête les paroles du président de la République. La péroraison du discours présidentiel est saluée par un triple ban. On joue la Marseillaise que les convives achèvent en chantant. L’assistance réclame l’hymne russe et l’hymne anglais. On les joue au milieu d’un très grand enthousiasme. Le président et les convives les écoutent debout ». 

Le président a ensuite parcouru en voiture les principales rues de Rennes, illuminées magnifiquement. 

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A la gare de Rennes. 

A la fête fédérale de gymnastique

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Le président de la République, accompagné de MM. Noulens, ministre de la Guerre et Jacquier, sous-secrétaire d’Etat, a gagné directement la gare. Il quittait Rennes à 6 heures pour rentrer à Paris à 11 heures 50. 

Le dimanche 28 juin 1914, l’archiduc François-Joseph et son épouse étaient assassinés à Sarajevo. La Première guerre mondiale sera déclarée le 4 août 1914.

Les indépendantistes bretons mettront en avant que ce sont les bretons qui ont subi les plus lourdes pertes pendant cette guerre.

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