Visite en France du roi et de la reine de Roumanie
(en avril 1924)
Le 9 avril, les souverains Roumains, ayant pénétré sur la terre d’Alsace par Saint-Louis, se sont d’abord arrêtés à Mulhouse puis le train spécial les a conduits à Bollwiller, où les attendait une automobile pour les emmener au cimetière roumain de Schaeferchal près de Soulmatt. La cérémonie fut émouvante ; l’archimandrite de Paris a béni le cimetière.
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Le cortège royal a repris sa route vers Colmar où il est arrivé à 11 heures. Les souverains ont été salués par les autorités civiles et militaires. Remontant dans le train spécial, le roi et la reine de Roumanie sont arrivés à Strasbourg où M. Alapetite commissaire général de la République, les a salués à la descente du train tandis que le 177° régiment d’infanterie rendait les honneurs. Le roi Ferdinand a passé les troupes en revue et il a été chaleureusement applaudi par la foule.
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Le cortège s’est immédiatement rendu au cimetière de Cronenbourg où plusieurs milliers de soldats roumains morts en captivité sur la terre d’Alsace, dorment de leur dernier sommeil. On se rappelle que les Allemands ont laissé littéralement mourir de faim ces malheureux, les contraignant aux travaux les plus pénibles et les maltraitant de la manière la plus inhumaine.
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Les Alsaciens s’ingéniaient de mille façons pour apporter à la dérobée quelque nourriture à ces pauvres victimes de la barbarie allemande. Aussi, plus d’un souvenir unit-il la population au peuple roumain.
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Au cimetière aucun discours n’a été prononcé. Entouré d’une nuée de jeunes Alsaciennes, la reine est allée fleurir les différentes tombes. La mission roumaine a déposé des couronnes.
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A une heure, un banquet réunissait les souverains et les autorités au palais du gouverneur militaire où ils ont été les hôtes du général Berthelot qui dirigea pendant la guerre la mission militaire française en Roumanie.
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Ce même après-midi, le couple royal a visité les monuments de la ville de Strasbourg ; à 17 heures ½ une grande réception a eu lieu au Palais de l’Université. A 20 heures, un diner de gala a été offert par M. Alapetite et une retraite militaire aux flambeaux s’est ensuite déroulée.
Arrivée des souverains à la gare de Strasbourg.
La musique militaire et la troupe rendent les honneurs.
A onze heures le train royal arrive en gare du bois de Boulogne pour une visite officielle à Paris du 11 au 13 avril 1924.
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Arrivée des souverains
Arrivée à la gare du bois de Boulogne des souverains de Roumanie - La reine Marie de Roumanie au bras du président Millerand
Les souverains à la gare du bois de Boulogne montent dans leurs landaus
Ferdinand 1er, en uniforme de maréchal de l’armée roumaine, avec le président de la République et les généraux Berthelot et Lasson, dans le premier landau, qui se dirigent vers le quai d’Orsay
La reine Marie avec Mme Millerand, le capitaine de vaisseau O’Neil et le colonel Radesco
A l’Hôtel de Ville
Les souverains lors de la réception à l’hôtel de ville. De gauche à droite au 1er rang M. Aucoc syndic, M. Lalou président du conseil municipal, la reine, le président, Mme Millerand, M. Juillard préfet de la seine, et M. Naudin préfet de police. Derrière Mme Millerand : M. Doumergue président du Sénat. Derrière le roi : le général Berthelot
A l’Arc de Triomphe
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Les souverains se sont rendus à l’Arc de Triomphe où ils ont été reçus par M. Maginot, ministre de la Guerre et par le général Gouraud, gouverneur militaire de Paris. La reine déposa sur la tombe du soldat inconnu, une magnifique gerbe de lis, tandis que sur les indications du roi, une couronne et une palme de bronze étaient placées sur la tombe.
Les souverains devant la tombe du soldat inconnu
Au Bourget
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L’après-midi, les souverains se sont rendus au Bourget après avoir visité les bâtiments du port aérien. Ils assistèrent au départ d’une centaine d’avions militaires et à des exercices d’acrobatie exécutés par Fonval et Haegless.
La reine au bras de M. Millerand lors de la visite des bâtiments du port aérien.
La reine à la sortie des bâtiments du port aérien
La reine se dirige vers le terrain d’aviation
Les souverains assistent au spectacle aéronautique.
A l’Institut
Les souverains reçus dans la salle des séances ordinaires de l’Institut
Au Grand Palais
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Au concours hippique où eu lieu le Carrousel militaire au cours duquel les écuyers de l’école de Saumur réalisèrent de splendide prouesses équestres.
Les souverains assistent à un concours hippique au Grand Palais
Le 13 avril, le voyage officiel des souverains roumains se termine. La reine part à Nice où elle retrouvera son petit fils le prince Michel et sa fille la reine de Serbie.
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Le roi Ferdinand prolonge son séjour en France à titre privé. Le commissaire Oudaille assure sa protection.
Visite des territoires envahis
Le roi chez le marquis de Polignac, le départ pour le foyer Rémois
Devant la cathédrale, L'évêque Mgr Ginisty donne des explications au roi sur les conséquences de la grande guerre pour Reims
Visite des sites où les combats de la grande guerre se sont déroulés. (Sous le poteau indicatif : « chemin contournant le fort », le commissaire Oudaille)
Le roi rencontre des enfants lors de sa visite à Reims du foyer Rémois
Sainte-Assisse
Le roi s’est rendu, dans son automobile qu’il conduisait lui-même, à la station de T.S.F de Sainte-Assisse, en Seine et Marne accompagné de l’attaché militaire à Paris M. Antonesco de 1922 à 1926. A son arrivée, le souverain a été reçu par M. Jules Cambon. Il a visité les installations de cette importante station de T.S.F sous la conduite de M. Bouvier, ingénieur et de M. Tabouis, secrétaire général. Le roi Ferdinand s’est ensuite rendu à la station continentale d’où il a dépêché à Bucarest une radio à son fils le prince héritier.
Le roi conduisant sa voiture.