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Une catastrophe ferroviaire dans le tunnel des Batignolles (octobre 1921)

Le Figaro du 6 octobre 1921, annonce que deux trains se sont tamponnés et qu’il y a de nombreuses victimes un incendie s’étant déclaré.

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Le tunnel des Batignolles qui barre à quelques centaines de mètres de la gare Saint-Lazare les voies de banlieue, se compose de quatre voûtes parallèles à double voie. La voûte dite de Versailles est celle où l’accident s’est produit. Le train 333 était formé de vingt et un wagons. Lorsque le dernier de ces wagons eut dépassé l’entrée de cent mètres, le train s’est arrêté. Quatre minutes plus tard le train 253 quittait la gare à son tour, entrant sous la voûte et produisant ainsi le choc.

Les quatre dernières voitures du train tamponné sont demeurées sur le rail, mais la cinquième s’est renversée sur la voie et les réservoirs à gaz ont éclaté, mettant le feu aux wagons.

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Cependant le mécanicien Blondel avait eu le temps de sauter sur sa machine et de démarrer emmenant avec lui un fourgon et quatre wagons de première classe. Au moment où les premiers voyageurs s’échappaient, arrivait en sens inverse un train venant de Colombes. Dans le wagon de tête se trouvait l’équipe de football de la préfecture de police. Leur train allant à une allure très modéré les joueurs sautèrent sur la voie et portèrent les premiers secours. Mais la fumée et la chaleur étant intenses, ils durent arrêter leur action de sauvetage. Les pompiers, aidés du personnel du réseau ne purent qu’arroser de loin l’immense foyer. Le Figaro du 8 octobre, annonce provisoirement 28 morts.

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L’enquête

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M. Pamard, juge d’instruction, et M. Oudaille, commissaire spécial, ont continué leur enquête et procédé à de nouveaux interrogatoires. Les conditions dans lesquelles se produisit la catastrophe sont maintenant connues.

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Le train 333 avait quitté la gare à 5 heures 48 sur la voie de Versailles et il avait normalement pénétré sous le tunnel dont le signal d’entrée s’était fermé au moment de son passage. Le train tamponneur 253, était en gare, prêt à partir. L’heure de son départ arriva sans qu’il reçût l’ordre de démarrer qui devait lui être donné par le poste d’aiguillage n° 4. M. Auvray qui commandait ce poste, répondit qu’il ne pouvait donner le signal du départ, car la voie n’était pas encore libre. Lui-même en était d’ailleurs étonné, car ayant vu le train 333 s’engager sous le tunnel il supposa qu’il devait en être sorti depuis déjà quelques minutes. Auvray téléphonait à Lohazic, au poste n° 6 qui lui répond « Ah oui ! je vais ouvrir ».

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Cependant, Lohazic persiste à nier. Malheureusement pour l’aiguilleur fautif, il y a le témoignage du sous-chef de gare des lignes de banlieue et surtout celui du surveillant Morin.

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Lohazic pensa sans doute que le train 333 était passé devant lui sans qu’il le vit et il manœuvra son signal. Le poste n° 4 donna le départ au train 253 et quelques secondes après l’effroyable accident se produisait.

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Le juge Pamart a mis le procureur au courant des faits et l’arrestation de Lohazic fut décidée. A neuf heures, l’aiguilleur franchissait le seuil de la prison de la Santé. Edouard Lohazic, âgé de 36 ans, était employé à la compagnie des chemins de fer de l’Etat depuis 1911 et aiguilleur depuis deux ans. Il a été inculpé d’homicide par imprudence et blessures.

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La locomotive du train 253

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Le train tamponné

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Le commissaire Oudaille sur les lieux

Interrogatoire du manœuvrier

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